La Sécurité Sociale Alimentaire : Kezako ?
Et si on instaurait une Sécurité Sociale Alimentaire qui rend possible la rencontre des petits paysans et des I.M.M.E.N.S.E.S (Individus dans une Merde Matérielle Enorme Non Sans Exigences) ?
Et si on instaurait une Sécurité Sociale Alimentaire qui rend possible la rencontre des petits paysans et des I.M.M.E.N.S.E.S (Individus dans une Merde Matérielle Enorme Non Sans Exigences) ?
Du 14 au 18 décembre aura lieu la deuxième et dernière semaine des négociations onusiennes sur les directives volontaires sur la nutrition et les systèmes alimentaires à Rome. FIAN suit cela de près afin que la nutrition adéquate soit comprise dans le texte.
Parmi les réseaux qui luttent contre la pauvreté, et ceux qui luttent pour des systèmes alimentaires durables, une même idée est souvent entendue mais mal connue : celle d’une sécurité sociale alimentaire, qui permettrait à tous et toutes d’accéder à une alimentation suffisante et adéquate, en quantité et en qualité.
Avec ce numéro du Beet the System !, nous rassemblons différentes voix qui appellent à des politiques intégrées pour des systèmes alimentaires sains et durables, selon les principes de l’agroécologie, et qui permettent tant une rémunération juste aux agriculteur·rice·s qu’une alimentation saine, adéquate et accessible à tou·te·s. Car il est temps de reprendre en main notre alimentation !
Les trois pandémies – obésité, sous-nutrition et changement climatique – affectent la majeure partie de la population, dans tous les pays et régions du monde. Les mesures politiques prises par les gouvernements nationaux au cours des dernières décennies pour faire face à ces pandémies séparément ont été lentes et insuffisantes. Des actions « à effet double » ou « à effet triple » visant à réorienter les systèmes alimentaires et agricoles, les systèmes de transport et l’utilisation des terres seront nécessaires au niveau local, national et international pour faire face à la syndémie [1] des pandémies.
Les systèmes alimentaires impactent la santé humaine de plusieurs manières. Basé sur un rapport du Panel international d’experts sur les systèmes alimentaires durables (IPES-Food), cet article détaille 5 axes principaux à travers lesquels les systèmes alimentaires industriels affectent notre santé et propose des solutions holistiques pour y faire face.
Alors que la Belgique et les Etats membres de l’UE se sont engagés à réduire le nombre de personnes en risque de pauvreté pour 2020, les chiffres de la pauvreté diminuent peu. Or, c’est d’abord sur les achats alimentaires que les ménages les plus précaires tentent d’économiser. Ces familles subissent alors une « double peine » : les produits les moins sains étant les moins chers, elles n’ont accès qu’à des produits de mauvaise qualité nutritionnelle, et, parallèlement, souffrent de ne pas pouvoir suivre les recommandations nutritionnelles bonnes pour leur santé. Face à ce constat, il est temps de remettre en question l’alimentation « low cost » et de replacer l’alimentation comme élément central de notre culture.
Du 17 au 20 février 2020, la Belgique passait son cinquième examen périodique devant le Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU (Comité DESC) à Genève. À cette occasion, les organisations de la société civile ont l’occasion de présenter des rapports parallèles pour mettre en évidence les principaux problèmes et manquements des États. FIAN a saisi cette occasion pour pointer les problèmes au regard du droit à l’alimentation et à la nutrition en Belgique [1]. Cet article fait une synthèse des principaux constats.
L’alimentation est un déterminant majeur de la santé fortement marqué du sceau des inégalités sociales. Les populations défavorisées sont les candidates toutes trouvées au surpoids, à l’obésité et aux maladies dites de société qui y sont liées. Comment en est-on arrivé là ? Loin de se résumer aux seuls aspects financiers et de niveau d’instruction, les facteurs qui déterminent l’accès à une alimentation de qualité sont multiples et variés.
Dans cet article, une étudiante en sciences agronomiques effectuant son mémoire de fin d’étude sur l’aide alimentaire nous apporte un témoignage de son vécu durant la crise sanitaire et analyse, de manière plus générale, les enjeux et questionnements qui traversent le secteur. Comment passer de l’aide alimentaire au droit à une alimentation adéquate pour tou·te·s?
Si c’était moi qui était dans la dèche au point de devoir aller chercher des colis, je crois que je n’irais pas. Je sais qu’il vient un moment où on a plus d’issue, on n’a plus de choix. C’est mieux que rien, mais quand même…
La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a conduit la Belgique à prendre des mesures de confinement drastiques. Du jour au lendemain, la majorité de la population s’est retrouvée enfermée chez elle, pendant qu’une autre partie de la population était dehors pour faire tourner la machine et prodiguer de l’aide et des soins à celles et ceux qui en avaient besoin. Et lorsqu’on parle de travail du soin (ou care en anglais), ce sont principalement les femmes qui sont sur le pont. Parallèlement, ce sont encore elles qui prennent en charge les tâches et le travail domestique. Clairement, en Belgique et dans le monde, les femmes ont été fortement impactées par les mesures prises par les différents gouvernements pour faire face au coronavirus. Quelles conséquences cela a-t-il eu sur leur accès à une alimentation adéquate et de qualité ?
Dans cet article, Laurence Lewalle, coordinatrice du Réseau des GASAP, nous explique ce que sont les GASAP, et en quoi ils sont répondent à la nécessité de rendre l’alimentation saine et locale, tout en luttant contre la précarité des agriculteur·rice·s grâce à la mise en place d’un prix juste. Elle explique également que malgré qu’il soit clair que sortir les personnes de la précarité économique est une priorité, ce n’est pas aux producteur·rice·s locaux·ales d’endosser cette responsabilité en baissant leurs prix, déjà peu rémunérateurs.
La situation nutritionnelle en Belgique, caractérisée par une augmentation du surpoids et de l’obésité, est très préoccupante. Pour y faire face et envisager les changements politiques nécessaires, il est utile d’analyser les déterminants des choix alimentaires à plusieurs niveaux : au niveau individuel, au niveau de l’environnement alimentaire, et au niveau du système alimentaire dans son ensemble. Ce n’est qu’en abordant le sujet de manière transversale que l’on peut espérer agir efficacement.
Alors que les initiatives de distribution en alimentation durable se multiplient, celles-ci peinent élargir leur base et à toucher une grande diversité de publics, renforçant involontairement la fracture alimentaire de plus en plus marquée. Une recherche action participative, appelée Falcoop, a étudié la question au sein d’un quartier bruxellois.
La veille du premier mai 2020, en pleine pandémie de coronavirus, l’Organisation internationale du Travail (OIT) publiait des statistiques qui font froid dans le dos. Environ 1,6 milliard de travailleurs du secteur informel se trouvent dans une situation critique suite aux mesures de confinement imposées par les gouvernements pour enrayer la propagation du virus. Selon l’OIT, environ 60 % des travailleurs de par le monde évoluent dans l’économie informelle, travaillant sans contrat, et n’ayant ni filet de sécurité, ni épargne. Aujourd’hui, en raison des mesures de quarantaine et de confinement, des arrêts de travail et des couvre-feux, il n’y a plus de travail. Sans travail, pas de revenu. Et sans revenu, pas de nourriture. L’OIT a averti que, sans sources de revenus alternatives, « ces travailleur·euse·s et leurs familles n’auront pas les moyens nécessaires pour survivre » [1].
L’Amérique latine et la Colombie sont particulièrement affectées par l’augmentation de l’obésité et du surpoids, qui est directement liée à l’expansion des régimes alimentaires industriels corporatistes. Les enfants et adolescent·e·s doivent être particulièrement protégé·e·s face à ce fardeau nutritionnel. Cet article tire quelques enseignements du travail d’appui et de plaidoyer mené par FIAN Colombie [1] auprès des établissements scolaires et des responsables politiques locaux en Colombie.
L’autrice, militante pour des systèmes alimentaires justes au sein du réseau URGENCI, nous raconte le processus actuellement en cours pour l’élaboration de Directives volontaires sur les systèmes alimentaires au sein du Comité de la sécurité alimentaire. Elle y dénonce également la médicalisation de la faim et les tentatives de « corporate capture » [1] par l’agro-industrie.
Alors que la faim dans le monde augmente de jour en jour, l’UNICEF et l’industrie alimentaire présentent les aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE) comme la panacée au problème. Or, sur un plan structurel, ceux-ci ne changent malheureusement pas grand-chose.